L’aération et la ventilation dans l’incubateur

Pour éclore, il faut que l’oeuf dispose de suffisamment d’oxygène. L’aération et la ventilation dans l’incubateur sont donc des éléments importants pour la réussite de l’éclosion.

L’oeuf contient, dès le départ, tout ce qui est nécessaire au développement d’un poussin (ou caneton, oison,…): il s’agit notamment de protéines, glucides, lipides, vitamines et minéraux. Toutefois, il faut nuancer le propos. En effet, la coquille étant poreuse — elle comporte des trous appelés pores —, des gaz peuvent entrer et sortir de l’oeuf en cours d’incubation.

L’embryon a absolument besoin d’oxygène pour se développer. Il y a plusieurs circonstances où l’oxygène pourrait manquer:

• il n’y a pas assez d’oxygène dans l’incubateur car il n’y a pas assez d’air frais qui y entre
• incuber en altitude implique que l’air contient moins d’oxygène
• la coquille n’est pas assez poreuse: toutes les volailles de la basse-cour ne pondent pas des oeufs de même porosité; il y a des variations entre espèces et entre animaux d’une même espèce.

Dans un incubateur statique, il faut au moins 2 trous pour assurer un renouvellement de l’air suffisant. Si l’incubateur n’est muni que d’un seul trou, la circulation ne se fera pas correctement: l’embryon risque de mourir asphyxié.
Ce sont surtout les petits incubateurs, pas trop chers donc, qu’il faut examiner attentivement. S’il manque un trou, il faudra sans doute en percer un second.

Dans un éclosoir à gibier, l’aération peut être réalisée différemment: les 2 trous sont placés au fond de l’appareil. L’air frais entre par le bas, circule au-dessus des pots d’eau, passe devant la porte, puis au-dessus des oeufs avant de ressortir. Remarque: ceci ne fonctionne bien que si le plateau à oeufs (non percé de trous) touche l’arrière de l’incubateur, empêchant de la sorte l’air de passer le long de la paroi arrière.

Par contre, quand l’incubateur est muni d’un ventilateur, l’entrée d’air est souvent située tout près du ventilateur pour augmenter la quantité d’air qui entre dans l’appareil.
Des expériences ont montré que le taux d’éclosion est meilleur si le ventilateur tourne vite. Mais quand il tourne trop vite, cela crée des turbulences, source d’autres ennuis.
La place du ventilateur n’est pas innocente non plus: il sera placé de telle manière qu’il brasse au mieux l’air dans tout l’incubateur afin que les oeufs soient tous incubés à la même température.
Ces 2 dernières contraintes font l’objet de recherches intenses tant elles sont difficiles à maîtriser, surtout dans les incubateurs commerciaux.

Conséquences d’une aération inadéquate

Manque d’oxygène

Si l’embryon manque d’oxygène pendant la première moitié de l’incubation, son développement va être ralenti. Par contre, si le manque d’oxygène se produit pendant la 2e moitié de l’incubation, l’embryon risque de mourir étouffé.

Si l’aération n’est pas suffisante et que la coquille n’est pas assez poreuse, l’embryon sera doublement impacté. Il a peu de chance de survivre.

Le manque d’oxygène est un risque réel des incubations en altitude. Il est important de comprendre et de bien maîtriser ce risque pour obtenir des résultats satisfaisants.

Excès de gaz carbonique

Au moment de l’éclosion, un excès de gaz carbonique va plutôt aider le poussin à éclore. En effet, les muscles du cou vont se contracter, ce qui va l’aider à casser la coquille plus vite.

Par contre, un excès de gaz carbonique en début d’incubation aura pour conséquence de fortement diminuer le taux d’éclosion. Ce serait lié au mauvais développement du système circulatoire.