La belette, prédateur redoutable de la basse-cour, est pourtant l’ami des jardiniers.. Ce carnivore solitaire, peut se glisser par un petit trou de 23 mm pour occasionner des dégâts importants parmi les volailles.
Pour mieux s’en défendre, autant mieux la connaître.
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Comment protéger les volailles de la belette?
La belette est capable de se faufiler par un trou de la taille d’une pièce de 2 euros (soit 26 mm) ! La prévention est donc de rigueur.
Si les grillages permettent de garder la volaille sous contrôle, ils n’empêcheront pas ce petit prédateur de passer entre les mailles. Au lieu d’utiliser du grillage à poule (dont les trous sont de forme hexagonale), vous pouvez passer à un grillage métallique dur, dont les trous sont de forme carrée et plus petits que ceux du grillage. Comme ce grillage est plus coûteux que le simple grillage à poules, pourquoi ne pas envisager d’utiliser le grillage à poule pour la volière en journée et le grillage renforcé pour le poulailler la nuit.
L’idée est donc d’avoir un poulailler qui ferme bien. N’oubliez pas qu’il suffit d’un trou de 26 mm pour que la belette puisse passer !
Quelques points importants pour la construction du poulailler :
- Un sol en dur
- Du grillage métallique aux fenêtres et aux trous d’aération
- Des réparations rapides si l’un ou l’autre rongeur s’en prend au poulailler
Il est possible d’utiliser un piège (selon la législation en cours chez vous), constitué d’une boîte avec un petit trou. L’appât idéal sera un morceau de viande fraîche. Le fait que la viande soit fraîche est vraiment un facteur d’attraction important. Vous pouvez même traîner le morceau de viande sur le sol jusqu’au piège pour encore augmenter son pouvoir d’attraction. Pensez à visiter le piège régulièrement.
Placer les poules en hauteur diminue un peu la prédation.
N’hésitez pas à surveiller vos volailles à l’aide de baby-phones ou de caméras infra-rouges.
Comme les belettes n’aiment ni le bruit, ni la lumière des hommes, un poulailler proche de la maison sera plus à l’abri de ce prédateur qu’un poulailler perdu au fond du jardin.
Présentation de la belette
La belette est le plus petit carnivore d’Europe et le plus petit mammifères parmi tous les mustélidés.
Son corps est très allongé; les pattes et la queue sont relativement courtes. La belette est brun sur le dessus, queue comprise; le dessous est blanc.
Ordre: Carnivores
Famille: Mustélidés
Nom: Mustela nivalis
Synonymes européens: least weasel, weasel
Longueur: 16 à 28 cm, queue comprise
Poids: 45 à 75 g pour la femelle, 70 à 130 g pour le mâle
Espérance de vie: 3 ans habituellement, jusqu’à 8 ans maximum
Durée de la gestation: 34 à 37 jours
Nombre de petits par portée: 3 à 9 (1 à 3 portées par an)
La belette peut être confondue avec l’hermine. Voici comment les reconnaître :
- L’hermine est un peu plus grosse
- L’hermine a le bout de la queue noir
- La belette a une queue courte
- La limite entre le pelage brun et le blanc est plus irrégulier chez la belette
- La belette a une tache brune dans le pelage blanc sous la joue (en Europe occidentale)
- La belette garde son pelage brun en hiver (en Europe occidentale). En haute altitude et dans les régions nordiques, le pelage devient blanc en hiver.
- La belette évite les terrains humides
La belette aime les prairies, les terres arables et les régions boisées. On la trouve de l’Europe à l’Asie, en Afrique du Nord et en Amérique du Nord. Elle a été importée en Nouvelle-Zélande, Australie, Malte, Crête, les Bermudes, l’île de Madère, les Azores, les îles Canaries, Sao Tome, les îles Falkland, l’Argentine et le Chili.
Etant donné sa petite taille et sa nature féroce, la belette fait partie intégrante de légendes et de la mythologie dans différentes cultures.
Alimentation
Au menu de la belette
- Les rongeurs, qui constituent 90% de son alimentation : souris, mulot, campagnol, campagnol agreste, musaraigne, taupe, hamsters, gerbille, pika. Les rats et hamsters adultes sont rarement attaqués.
- Plus rarement
- Oiseaux de petite taille
- Les œufs d’oiseaux
- Poissons
- Batraciens
- De manière exceptionnelle
- Grand Tétras (ou grand coq de bruyère)
- Gélinotte des bois (de la famille des Phasianidae)
- Lièvre
- Petits serpents
- Lapins, souvent jeunes, pesant 5 à 10 fois plus que la belette
La belette est considérée par certains comme un bon auxiliaire car elle élimine nombres de nuisibles. Dans un champ rempli de campagnols, 30 belettes au km2 vont dévorer chacune 350 rongeurs/an, soit 10000 rongeurs par an et par km2 !
Evidemment, quand elle s’en prend à nos amis de la basse-cour, notre point de vue change significativement. C’est surtout au moment de la reproduction (gestation et soins aux petits) qu’il faut redouter sa présence nuisible pour nos animaux favoris. La vigilance s’impose donc du printemps à l’automne. A priori, elle ne vient pas chasser les poules mais bien les souris et les mulots attirés par le grain donné aux poules.
La belette à la chasse
Elle chasse autant le jour que la nuit. Sa vie frénétique, sa petite taille, ses ressources d’énergie vite épuisées, elle doit chasser régulièrement et plusieurs fois par jour. Elle doit au moins manger 1/3 de son poids chaque jour, environ 35 g.
La belette tue ses proies d’un coup de dents dans la région occipitale ou dans le cou, ce qui disloque les vertèbres cervicales. Pour les proies plus grosses, comme le lapin, elle étrangle et laisse couler le sang jusqu’à l’arrêt cardiaque.
Si la nourriture est abondante, la belette ne mange qu’une partie de ce qu’elle tue, souvent le cerveau.
Etant donné sa taille plus grande, le mâle tend à tuer des proies plus grosses que la femelle. Par ailleurs, son territoire plus grand lui permet une plus grande diversité de proies.
Par peur des prédateurs, la belette chasse plutôt à couvert. Sa fine taille lui permet d’ailleurs de poursuivre sa proie dans de petits trous; la mise à mort pouvant se faire à l’intérieur ou à l’extérieur.
Prédateurs de la belette
- Le renard
- La zibeline (ou martre zibeline)
- Le putois et le putois des steppes
- L’hermine
- Le chat, le chat sauvage, le chat haret
- Le chien
- Le coyote
- Chouette : chouette effraie, chouette rayée
- Hiboux : hibou grand-duc
- Rapaces : buse, petite buse, buse pattue, autour
- Serpents de la famille des Pantherophis et serpent cuivré
- L’homme
La belette peut entrer en compétition avec l’hermine dans certains territoires. Si elle tente d’éviter la confrontation, elle ne s’enfuit pas pour autant car elle se sait capable de se cacher dans de tous petits trous, inaccessibles à l’hermine.
Comportement
Le mâle est territorial: il en signale les limites par des signaux olfactifs. Son territoire peut croiser ou inclure le territoire d’une ou plusieurs femelles.
La belette utilise des trous ou cavités existantes comme abri pour dormir, stocker de la nourriture et élever les jeunes.
Rythme de vie
Dans les zones de culture, le nombre de belette dépend fortement du nombre de campagnol des champs. S’il y a 100 à 450 campagnols/hectare, il peut y avoir jusqu’à 30 belettes au km2. Quand il n’y a quasi pas de campagnols, le nombre de belettes peut diminuer jusqu’à 0,2/km2. Dès que le nombre de campagnols diminue, le nombre de belettes diminue aussi, par simple mort naturelle.
Le cycle entre « bonnes » années et « mauvaises » années (du point de vue de la belette), dure de 2 à 4 ans.
Quand le nombre de rongeurs diminue, il ne faut donc pas s’imaginer que nos volailles vont automatiquement être décimées.
Reproduction
L’accouplement a lieu au printemps. Si la nourriture est abondante, il peut y avoir une 2e portée au cours de la même année. La gestation dure 35 jours, soit 5 semaines.
Il naît entre 4 et 9 petits, nus, aveugles et sourds, pesant de 1 à 3 grammes chacun. Ils naissent entre le printemps et l’automne.
Ils dépendent totalement de leur mère pendant 30 jours. Ce n’est qu’ensuite que leurs yeux s’ouvrent. Puis ils apprennent à chasser avec leur mère. Ils sont sevrés vers 8 semaines. Puis, à l’âge de 3 à 4 mois, ils quittent le territoire de leur mère et deviennent complètement autonomes.
La maturité sexuelle des femelles intervient très tôt : dès 5 mois, elles peuvent déjà mettre bas, surtout s’il y a beaucoup de campagnols.
Le père n’est pas du tout impliqué dans les soins parentaux.
Traces laissées par la belette
Ce sont surtout des traces sur des cadavres que l’on risque de trouver. Un ou 2 coups de dents dans la nuque, la tête partiellement ou totalement mangée, les intestins partiellement ou totalement sortis et/ou mangés; ce ne sont là que les tristes traces laissées dans le poulailler.
Sources
- Huet Philippe, Animaux sauvages de nos contrées – Les mammifères dans leur milieu, Ed. Arthaud, 2002, 175 p.
- Poruba Miroslav, Rabsteinek Otomar, Sur les traces des animaux – Ce que tout chasseur doit savoir, Ed. Gründ, 1988, 185 p.
- La belette, plus petit carnivore d’Europe