Voici une liste d’expressions, locutions ou proverbes plus ou moins récents concernant le mot coq.
- au chant du coq: au point du jour, très tôt
- avoir des jambes de coq: avoir des jambes grêles
- coq: catégorie de poids dans certains sports de combat (poids coq), sportif appartenant à cette catégorie
- coq de clocher ou coq de la paroisse: girouette en forme de coq de profil, placée sur un clocher d’église. Voir informations plus détaillées ci-dessous.
- coq de village ou coq de la paroisse: homme le plus admiré des femmes dans une localité, séducteur fanfaron et hâbleur. Voir informations plus détaillées ci-dessous.
- coq gaulois: symbole national de la France
- Deux coqs vivaient en paix, une poule survint: rivalité d’amour. La Fontaine, Fables, VII, XIII, 1678
- être comme un coq en pâte: être à l’aise, sans souci, choyé, dorloté. Voir informations plus détaillées ci-dessous.
- être fier comme un coq: avoir une attitude fière
- être rouge comme un coq: rougir (de honte, d’embarras)
- Laissez le coq passer le seuil, vous le verrez bientôt sur le buffet: abus que l’on permet. Proverbe slovène
- Le coq beau parleur chante dès qu’il sort de l’oeuf: précocité. Proverbe arabe
- Le coq est roi sur son fumier: chacun est maître chez soi. Proverbe latin. Sénèque, L’Apocoloquintose du divin Claude, VII, 3, env. 55
- passer, sauter du coq à l’âne: passer, sans raison, d’un sujet à un autre n’ayant aucun rapport dans une conversation. Voir informations plus détaillées ci-dessous.
- Que le coq chante ou non, le jour se lève: nul n’est indispensable. Proverbe libanais
- Qui prend le coq pour guide, aura un poulailler pour refuge: fréquentation. Proverbe libanais
- Si le coq hérisse ses plumes, il est aisé de le plumer: colère. Proverbe birman
Le coq de la paroisse
Au propre, c’est le coq qui est placé sur la flèche d’un clocher, comme l’emblème de la vigilance chrétienne. Au figuré, c’est l’homme qui, dans un village, est au-dessus des autres par la fortune, ou par quelque charge ou par la considération dont il jouit.
Coq de paroisse s’est dit autrefois dans une acception injurieuse, comme l’atteste cette phrase qu’on lit dans les lettres de rémission de l’an 1467:
« icelluy Godefroy dist au suppliant: vous estes un très mauvais homme et n’estes que ung pilleur de gens, et estes droictement ung coq de paroisse. »
On appelle aussi le coq de paroisse ou coq de village, un gallant qui courtise toutes les belles du lieu.
Viens, parais, jeune prince, et qu’on te reconnoisse
Pour le coq de notre paroisse.
Elle préfèrera toujours un charmant jeune homme, le coq de Nemours, à un vieillard.
Être comme un coq en pâte
C’est être dans son lit bien chaudement, enveloppé de couvertures et d’oreillers, comme le coq-faisan dans un pâté d’où l’on ne voit sortir que sa tête par une ouverture de la croûte de dessus.
C’est aussi mener une existence confortable et douillette — par allusion aux coqs qu’on veut engraisser, et auxquels on sert une pâtée copieuse:
Vous serez dans sa maison comme un petit coq en pâte
Cette expression signifie aussi: avoir tout à souhait dans un lieu.
Passer du coq à l’âne
C’est dire des choses sans suite et sans liaison, comme ferait un discoureur qui, par un brusque changement de propos, passerait du coq à l’âne.
Ménage prétend que Clément Marot a inventé le terme coq-à-l’âne, en intitulant ainsi une de ses épîtres. Mais on voit dans L’Art poétique françois de Thomas Sibilet, contemporain de Marot, que nos anciens poètes appelaient « coc-à-l’asne » certaine espèce de satire, « pour la variété des non-cohérents propos que les François expriment par le proverbe du sault du coq à l’asne. »
Il y a une fable très ancienne dans laquelle figure un coq raisonnant avec un âne. Comme le dialogue, dans cette pièce burlesque, n’a pas le sens commun, il est probable que c’est à cause de cela qu’on a désigné un raisonnement absurde pour le mot composé « coq-à-l’âne » et qu’on dit faire des « coq-à-l’âne » et « sauter du coq-à-l’âne ».
Il y a parmi les chansons de Collé un coq-à-l’âne en proverbes dont voici le premier couplet:
« Trop parler nuit,
Trop gratter cuit,
Trop manger n’est pas sage.
A barbon(1) gris
Jeune souris.
L’amour est de tout âge.
Enfants d’Paris, quel temps fait-il?
Il pleut là-bas, il neige ici.
Pendant la nuit
Tous les chats son gris.
Pour faire route sûre,
Si l’amour va
cahin-caha,
Ménage ta monture. »(2)
Notes
(1) Barbon = Homme d’un âge plus que mûr.
(2) Ce poème est en réalité un collage de plusieurs proverbes qui illustre un coq-à-l’âne.
Sources
- Fail, Noël Du, Propos rustiques; Baliverneries; Contes et discours d’Eutrapel / par Noël Du Fail,…; édition annotée… par J.-Marie Guichard, C. Gosselin (Paris), 1842
- Juvénal, Satire XIII, trad. L. V. Raoul. Source: Remacle
- Marguerite d’Angoulême, L’heptameron des nouvelles: de très illustre et très excellente princesse Marguerite de Valois, royne de Navarre…, Benoist Preuost (Paris), 1559
- Quitard, Pierre-Marie, Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française: en rapport avec des proverbes et des locutions proverbiales des autres langues par P.M. Quitard, Vve Levrault (Strasbourg), 1842
- Rat, Maurice, Dictionnaire des expressions et locutions traditionnelles, Larousse, 2014, 464 p.
- Richelet, Pierre, Dictionnaire françois: contenant les mots et les choses, plusieurs nouvelles remarques sur la langue françoise, ses expressions propres, figurées et burlesques, la prononciation des mots les plus difficiles, le genre des noms, le régime des verbes… par P. Richelet, J.-H. Widerhold (Genève), 1680
- Suétone, Vie des Douze Césars – Galba