Vous avez des oeufs fécondés et vous aimeriez savoir si vous obtiendrez un coq ou une poule? Comme la plupart des éleveurs, vous aimeriez avoir plus de poules que de coqs. Et si…
Et si les industriels de la poule pondeuse avaient la réponse, ça nous donnerait de l’espoir. Eh bien, justement, ils ont trouvé une solution pour connaître le sexe du poussin avant son éclosion!
Déjà des poussins femelles présélectionnés
Tout commence du côté d’une start-up allemande, qui a mis au point un procédé basé sur la recherche, dans l’oeuf, d’une hormone qui n’est présente que chez la poule.
Alors qu’on aimerait sexer un oeuf fraîchement pondu, la technique mise au point ne fonctionne qu’à partir du 9e jour d’incubation (sur les 21 jours qu’il faut pour voir éclore le poussin).
C’est déjà un grand pas. Tellement grand d’ailleurs que la technique a quitté les laboratoires de recherche pour se diffuser auprès des entreprises chargées de l’éclosion de millions de poussins qui deviendront des poules pondeuses un peu partout dans le monde. En France, les premiers poussins femelles obtenus après cette sélection, sont arrivés en provenance des Pays-Bas.
Comment font-ils pour sexer un oeuf?
Tout d’abord, il faut faire incuber les oeufs, tous les oeufs.
Puis, au 9e jour d’incubation, l’oeuf est sorti de l’incubateur et un capteur vérifie qu’il est bien fécondé. Les oeufs non fécondés sont écartés.
Ensuite, un laser vient percer un minuscule trou dans la coquille. Ce trou est d’ailleurs tellement petit qu’il ne faudra même pas le reboucher par la suite. D’autant que la membrane interne est capable de se regénérer dans de telles circonstances.
Ce petit trou permet de prélever une goutte du liquide allantoïque qui sera immédiatement analysé. Un réactif chimique spécifique se colore en présence d’une hormone femelle. C’est un principe similaire au test de grossesse.
Enfin, les oeufs avec un embryon femelle sont replacés dans l’incubateur où ils écloront 12 jours plus tard.
Voici d’ailleurs un schéma de la technique.
Schéma du processus de sélection de ©Seleggt
Et pour le petit éleveur?
Comme vous pourrez vous en rendre compte si vous regardez la vidéo publiée par Seleggt (en allemand, sous-titrée en anglais), ce genre d’appareil n’est pas prêt d’être commercialisé à grande échelle. Néanmoins, c’est une bonne nouvelle pour tous les poussins mâles qui sont encore massivement éliminés chaque jour juste après l’éclosion. En effet, ils sont considérés comme non rentables pour en faire des poulets de chair: leur croissance est trop lente.
D’ici à ce que ce genre de technique devienne accessible au petit éleveur, on continuera de surveiller de prêt ce que la science peut nous apporter. C’est promis.
Sources
- Golla, M., « Une première technique pour éviter de broyer des poussins arrive en France », Le Figaro, 18 avril 2019, [En ligne]. <http://www.lefigaro.fr/conso/les-premiers-poussins-non-broyes-arrivent-en-france-20190418>. (Consulté le 18 avril 2019).
- « Seleggt process – Technologies », Seleggt, s.d., [En ligne]. <http://www.seleggt.com/seleggt-procedure-technologies/>. (Consulté le 18 avril 2019).